LIVRE D'OCCASION
Titre : Blanche et Marie
Auteur : Per-Olov Enquist
Synopsis : Très jeune, Blanche Wittinan fut enfermée à l'hôpital de la Salpêtrière, où officiait le professeur Charcot, grand spécialiste de l'hystérie des femmes. C'est Blanche que l'on voit sur un tableau, lascivement effondrée dans les bras d'un assistant, offerte aux regards d'hommes tels que Strindberg, Freud ou Jung. Derrière elle, une brouette, clans laquelle on l'a amenée endormie. Des années plus tard, devenue l'assistante de Marie Curie, Blanche, brûlée par la radioactivité, sera amputée des deux jambes et d'un bras et se retrouvera dans une caisse en bois. Dans ses carnets, Blanche parle de fluide magique, de rapport entre radium, beauté, rayonnement de mort et d'amour. Marie Curie, plongée dans ses recherches, détentrice d'un premier prix Nobel puis d'un second, entame après son veuvage une liaison avec Paul Langevin, mais le scandale national l'oblige à l'exil. Désespérée, elle se confie à Blanche, qu'elle a prise comme assistante. Elle veut l'entendre parler de l'amour que lui vouait Charcot, des réponses que donnait Blanche, du meurtre qu'elle dit avoir commis. Des années de travail n'ont pas réussi à occulter la femme, l'amoureuse. Deux femmes, entre passion et recherche, enfermement et écriture. Devant Blanche et Marie, la porte d'un monde nouveau et énigmatique s'est ouverte, et de ce monde leur parviennent des signaux bleutés et scintillants, indiquant peut-être la voie vers la compréhension totale et scientifique de la nature de l'amour. Utilisant le Livre des questions, les carnets de Blanche, Per Olov Enquist nous conte une histoire d'ascension et de chute. Car si la lente dégradation des corps n'empêche en rien la passion qui dévore, arrive toujours un moment où le dialogue d'un être avec lui-même se fait monologue, quelques secondes, puis silence. « Deux ans après que Marie Sklodowska Curie avait reçu son deuxième prix Nobel, celui de chimie, en 1911 - alors que son amant, Paul Langevin, était en train de se réconcilier avec sa femme Jeanne, et d?instaurer, avec son accord, une relation sexuelle plus ou moins permanente avec sa secrétaire -, elle subit une perte, attendue certes, mais néanmoins très éprouvante, quand un matin, dans son propre appartement, à Paris, on retrouva son amie Blanche Wittman morte. » La défunte, qualifiée de phénomène légendaire, n?est pourtant pas associée à Marie Curie, qui ne mentionne d?ailleurs à aucun moment son existence dans ses Mémoires, mais est généralement évoquée en tant que patiente et médium du professeur Charcot. Hospitalisée à la Salpêtrière de 1878 à 1893 sur un diagnostique d?hystérie, elle tue Charcot, son amant, en août 1893, travaille dans le chaos qui s?ensuit dans le service de radiologie de l?hôpital et est engagée, en 1897, par la physicienne polonaise comme assistante de laboratoire. Sa première tâche consiste à manipuler le pechblende, minerai dont on ignore alors qu?il émet du radium. Martyre et victime de la recherche scientifique sur le radium, réduite à l?état de femme-tronc à la fin de sa vie mais ayant gardé toute sa tête, Blanche Wittman est un personnage d?exception. Marie et Pierre, Marie et Paul, Blanche et Marie : Per Olov Enquist fait revivre les milieux de la recherche médicale et scientifique à la fin du dix-neuvième siècle et au début du vingtième. Oscillant sans cesse entre faits réels et pure invention, cette biographie romancée est menée avec une rare maestria. Utilisant des écrits de Blanche Wittman, favorite du Docteur Charcot puis assistante de Marie Curie, Per Olov Enquist une nouvelle fois s'interroge sur la force de l'amour confronté à la monstruosité et à la mort. Né en 1934 dans le nord de la Suède, Per Olov Enquist est l?auteur d?une vingtaine de romans, nouvelles et pièces de théâtre.
Année : 2005
ISBN : 9782742758890
Catégorie : Livres , Littérature, fiction , Littérature étrangère , Actes Sud
Editeur : Actes Sud